Il est souvent absent et j’aime ça


Avoir un homme à soi toute seule, un qu’on aime et qui nous adule, c’est le bonheur à l’état brut. Mais parfois, il lui arrive de partir quelques jours pour son boulot. Musicien, commercial, créatif, on le réclame à new york ou à paris.
Il y en a que cela contrarie : celles qui ne connaissent pas leur bonheur. La séparation à dose raisonnable, c’est la bulle d’oxygène du couple. Quand on est trop longtemps ensemble, scotchés l’un à l’autre, on se retrouve presque obligés de se faire la gueule pour se régénérer et retrouver son rythme. C’est l’occase rêvée pour profiter de plages entières de solitude plus grisantes que notre heure quotidienne dans les transports en commun.
Enfin seule pour penser à lui et recenser tous les avantages d’avoir un homme dans sa vie, l’encombrement en moins. Non pas qu’il s’étale à ce point ou pompe notre oxygène. Mais quand il est là, forcément, ce n’est pas pareil. On fait des efforts et on évite de faire relâche, histoire d’entretenir le désir et la flamme au quotidien.

On commence par oublier le diner

Quand il ‘est pas là, la grande question qu’on ne se pose plus en rentrant, c’est : « qu’est-ce qu’on fait pour le dîner », parce que, pour lui, un repas c’est sacré. Il lui faut ses trois plats, servis à table bien évidemment. Et nous, en face, on s’efforce de déguster notre batavia nature avec grâce tout en émettant un avis intelligent sur l’opportunité de monter sa propre boite.
Sachant qu’il est persuadé que notre exquise cambrure est un don de la nature, on est bien obligée de pratiqué nos abdos-fessiers en secret, à l’heure du café, dans une salle de quartier. D’où la joie, quand il n’est pas là, de pouvoir enfin nous étaler sur un plaid et enchainer nos moulinets en soufflant comme une génisse, sans craindre de perdre ce petit « je-ne-sais-quoi » qui en fait l’esclave de nos appâts.

On investit la salle de bains

En son absence, rien ne vient émousser le charme de la salle de bain : ni sa brosse à dents qui traîne, ni ses poils dans le lavabo, ni même ses gargarismes caverneux. Une parenthèse qui nous permet aussi de retrouver ces instants solitaires dont on a tant besoin pur rester la radieuse jeune femme qui l’a fait fantasmer.
Ce qui consiste, en clair, à :
-          Extirper nos points noirs devant un miroir grossissant, l’halogène braqué sur nos pores dilatés, dans une envolée de kleenex peu propice à raviver les braises
-          Se blondir la moustache ou s’épiler les mollets à la cire sur une serviette étalée au milieu du salon, sans lui donner l’impression de cohabiter avec la femelle du yéti ;
-          S’épiler les sourcils par-dessus pour voir si ça agrandit le front et s’arrêter avant l’irréparable ;
-          Se lancer sans stress dans une teinture qui pue et laisse des traînées noires dans le cou qui partiront avant son retour.
Il est beaucoup plus poétique de lui laisser l’illusion qu’on ne fait pas de chantier de fond et le laisser imaginer qu’un brave savon et une noix de shampooing constituent l’essentiel de nos secrets de beauté. Si on aime prolonger nos bains jusqu’à la desquamation totale, c’est le bon et seul moment.
On peut aussi chanter à tue-tête : « we wil,we will rock you…HOU ! », pour mettre de l’ambiance sans lui coller la migraine. Ou se frictionner toutes portes ouvertes pour écouter les tube de la semaine, notre coqueluche camerounaise, qui a le don de le crisper. Comme il est gentil, il ne râle pas mais on sent qu’il subit, et ce n’est pas mieux. Et pas de danger qu’il nous devance en branchant sa grosse pop, à fond les ballons.

On déballe toutes nos fringues

Plus rien non plus ne nous retient de nous plonger des plombes dans nos placard ; à se demander ce qu’on va bien pouvoir se mettre sur le dos. Sans lui derrière pour trouver notre veste noire parfaite alors qu’on a même ne pas essayer la prune.
C’est l’instant idéal pour
-          passer toute une journée en peignoir ;
-          porter une vrai culotte de grand-mère en coton tout confort ;
-          s’affubler d’un jogging désenchanteur ;
-          enfiler notre minijupe en cuir : celle qui nous donne un genre atroce et le fait hurler ;
-          lui piquer en douce son polo
-          plonger le nez dans ses pulls, rien que pour respirer son odeur. Et se dire que, oui, il nous manque ;
-          rester a poil
-          laisser tomber à nos pieds toutes les fringues qu’on a essayées avant de trouver les bonnes sans les ramasser.

On sort avec ses copines !

Et ce n’est pas son absence qui va nous empêcher de sortir. C’est même fou tout ce qu’on peut faire avec un petit plaisir supplémentaire quand il s’éclipse quelques jours.
Appeler un ex, pour savoir ce qu’il devient, vérifier au passage qu’on lui fait toujours de l’effet. Demander en douce comment ça se passe avec sa copine du moment. Sans personne pour nous souffler par derrière : « Mais qu’est-ce que ça peut bien te faire ? » Et peut-être même passer une soirée ensemble, juste pour entretenir le contact et cultiver notre petit jardin secret. Revoir os veux potes de la fac. Ceux qui l’exaspèrent parce qu’on se fait, depuis toujours, des gros smacks sur la bouche pour se dire bonjour. Sortir en bande, boire un petit coup de trop.
Mais le top, c’est quand même de pouvoir se faire une soirée « mes meilleurs copines », sans avoir à mentir après en répondant à son « t’a encore tout raconté sur moi ? »
Parce que c’est vrai. Un dîner de nanas, ça sert précisément à tout déballer…
On apprend que Bertrand, si drôle dans les dîners, est raide mortel en tête-à-tête et que Fabrice Pete au lit. On avoue que le nôtre se balance toutes les nuits.
Il y a beaucoup de chose qu’on peut profiter de faire lorsque nos hommes ne sont pas là, mais le meilleur reste la sortie avec ces copines ?





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